Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les tribulations d'une sarthoise en Chine
Les tribulations d'une sarthoise en Chine
  • Un blog tout simple qui raconte les découvertes et déboires d'une Gulliver percheronne partie se perdre volontairement dans l'Empire du Milieu. Venez y prendre du dépaysement et de mes nouvelles !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
23 août 2007

Rien de plus reposant qu'un bon guide !

Tout d'abord, merci pour les quelques commentaires et tous les mails plein de bons conseils. Desolee de ne pas prendre le temps d'y repondre. Je ne veux pas passer plus de 20 min par jour sur Internet mais pour ceux que ca interesse vraiment, je promets de prendre le temps de vous montrer les photos autour d'une tentative de repas chinois cuisine par mes soins ou au moins d'un the digne de ce nom. Je reponds quand meme rapidement a quelques questions . Non, ne jetez pas mon billard SVP, je viendrai le chercher des mon retour a Nantes . Oui c'est la saison des peches, elles sont vendues partout dans la rue dans de grands paniers d'osiers suspendus par deux a chaque extremite d'un baton de bambou et portes sur l'epaule. Elles sont tres bonnes et je ne me prive pas de m'en regaler. D'ailleurs, de retour a Pekin, j'ai prevu de passer une journee dans un tout petit village de montagne a 2 heures de route de la capitale. Un village justement perdu au milieu des vergers de pechers. Oui, les ideogrammes partout sont tres depaysants et non, impossible de deviner quoique ce soit. Par contre ca prend enormement de temps de comparer les ideogrammes sur un panneau indiquant une rue avec ceux qu'il y a sur le plan et quelque soit l'endroit ou l'on va sauf s'il y a l'equivalent en anglais comme a Pekin. Il faut d'ailleurs toujours penser a demander a quelqu'un qui en est capable de convertir l'adresse en ideogrammes pour pouvoir ensuite demander son chemin meme si, parfois, ca n'avance pas a grand chose car les chinois prefereraient se couper une main plutot que de dire qu'ils ne savent pas. Deux fois sur trois ils donnent donc une fausse indication ce qui peut vite transformer une simple balade en un veritable casse-tete chinois. Hier une vieille dame, alors que je marchais sans rien demander a personne, a meme arrete son velo et m'a attrape le bras pour me donner une indication au hasard.

Oui, l'adresse est encore un SUPER bon plan ! C'est Toltol qui m'a donne le tuyau apres que je lui ait indique ce que je recherchais. C'est d'autant plus un super bon plan que je suis la seule hote de cette auberge dont la restauration a ete terminee encore plus recemment que celle de Beijing. Elle n'est donc encore referencee nulle part et se trouve en plus en plein milieu d'un dedale de petites rues, canaux et ponts de la vieille ville. Un quartier completement pittoresque mais completement inaccessible en taxi. Ce quartier donne une impression de ville provinciale voire de petit village mais ca ne reste qu'une impression. Un trajet en bus vers l'exterieur de la ville aujourd'hui m'a ramenee a la realite chinoise. La "petite" ville de Suzhou compte en fait plus de 5 millions d'ahbitants !

C'est une famille qui tient cette petite auberge, les descendants de l'homme qui a fait construire cette maison il y a 300 ans. On y trouve 3 jardins (bananiers, rocailles et bambous) entretenus a l'identique de ce qu'ils etaient autrefois entoures de peristyles menant au differentes chambres. Je me retrouve donc dans une grande chambre en payant le prix d'un dortoir (ce que je trouve drolement sympa clients ou pas) avec 7 personnes pour m'allumer les lampions quand je sors de ma chambre, me renseigner ... Situation tres cocasse mais loin d'etre desagreable. Hier, j'ai passe la soiree a discuter avec Jiunliu, la fille du patron et Otis, un etudiant en litterature chinoise profitant de ses vacances pour travailler ici a mi-temps. Ils m'ont parle d'histoire chinoise, de relations sino-japonaises, de Suzhou, des pyramides du Louvre et meme de Napoleon. Puisqu'ils parlaient de Napoleon, je leur ai demande s'ils connaissaient Sarkosy. Quand je leur ai dit que c'etait notre nouveau president, ils m'ont contredite : "non, le president de la France c'est Sssirac, on l'aime bien, c'est un homme bon." J'ai fini par comprendre qu'ils etaient tout a fait au courant de la retraite de Chirac et qu'ils voulaient juste insister sur le fait qu'il serait regrette du peuple chinois. Ensemble nous avons flane le long des canaux se faufilant entre les tables de jeux, les rickshaws et les charettes. La vieille ville de Suzhou se caracterise par ses vieilles maisons uniques en Chine. Tres basses, elles ont des murs blancs, des toits en tuiles noires et des fenetres et portes a 5 battants. Ces dernieres, comme les petits balcons, sont en bois naturel et ajoures de motifs geometriques. Architecture beaucoup plus sobre qu'a Pekin mais tout aussi jolie.Lors de notre balade, j'ai eu l'occasion avec l'aide de mes deux guides, de prendre un Hot Pot. Il s'agit d'un bouillon dans un grand bol en terre cuite dans lequel on peut mettre ce que l'on veut parmi les ingredients presentes sur l'etal. Dans le mien, j'ai mis du tofu, des oeufs de caille de cent ans, des epinards, du choux, du sang de canard, des souffles, des noodles de riz plus une autre sorte de viande non identifiee et j'ai tout mange sans faire la grimace. J'ai meme plutot aime.

Ce matin, Otis, profitant de son jour de conge et de son pass lui donnant l'entree gratuite dans tous les jadins et ne refusant decidement de comprendre que cela pouvait etre un plaisir pour moi de voyager seule, m'attendait a 7h pour m'accompagner dans la decouverte du Jardin de la Politique des Simples - j'adore ce nom ! - puis celui de la Colline du Tigre. Deux jardins tres differents et absolument magnifiques mais je n'en ferai pas la description detaillee de peur d'en ennuyer certains. Cette journee fut un pur plaisir pour la simple raison que j'avais un guide parfait. En sortant de l'auberge il me demande : " On parle beaucoup de la Chine en France ? " - Oui "Combien de choses connais-tu sur la Chine ? " Devant mon hesitation, il n'insiste pas et enchaine sur " Moi j'aime beaucoup les jardins. C'est pour ca que je suis venu etudier ici. Pour bien profiter d'un jardin, il ne faut pas seulement le traverser alors aujourd'hui, je veux prendre mon temps, donc si tu veux voir plus de deux jardins, je ne viendrai pas avec toi." Oh ! Je sens que nous allons bien nous entendre tous les deux. Sentiment confirme tout au long de la journee : Otis execre les groupes de touristes chinois se deplacant en groupes de 50, habilles pareil pour ne pas se perdre et suivant une petite dame tres agitee brandissant un fanion et hurlant dans un megaphone. Otis ne peut s'empecher de se marrer quand une petite grand mere edentee nous engueule parce que nous ne voulons pas acheter ses pasteques. Il se repere a merveille dans les rues et les plans de bus, m'evite de payer le prix special etranger, contourne les endroits trop blindes de touristes et de vendeurs ambulants, connait toutes les petites histoires, legendes et signification du moindre detail et surtout ne parle pas quand c'est tellement beau que ca se passe de commentaire. Nous profitons de nos nombreuses pauses sur le moindre banc, pont, rocher, point de vue, pavillon pour poursuivre notre discussion d'hier. Ses parents sont paysans dans une ferme cerealiere a 1500 km a l'ouest. Il les voit tres rarement et son projet, apres avoir obtenu son diplome, est d'aller donner des cours de chinois a New York.

Encore une autre journee inoubliable ! En rentrant nous sommes passes par un marche. Un vrai plaisir des sens : epices, thes, legumes, herbes en tous genres, plantes medicinales, fleurs odorantes ...Par contre il faut quand meme avoir une bonne pratique de l'apnee quand on s'approche de l'etal des viandes. Otis achete des legumes. Pendant ce temps, je me charge de negocier les fruits. Une petite fille tout sourire m'interpelle d'un HelllOou et est toute fiere de me presenter son grillon dans une tres jolie petite cage en bois que sa maman vient juste de lui offrir.

De retour a l'auberge, nous cuisinons les produits tout juste achetes. Ou plutot, il cuisine. Moi je suis le commis, je coupe, je regarde et j'essaie d'apprendre.

Bonne fin de journee. Moi, je pars faire un tour dehors avec que l'orage n'eclate pour de bon.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Inès, il me semble de plus en plus évident que tu es faite pour voyager, et pour raconter. On a vraiment l'impression d'être avec toi, c'est magique !<br /> Bisous.
P
C'est pas juste: moi à Moscou j'ai été repéré tout de suite comme étranger et j'ai du payer plein pot pour entre au musée. Alors si toi tu passe popur une chinoise je me dis que le délit de faciès ce doit être de mon coté! Affection. Pa.
Publicité